2005/12/20

Welcome to the real world!

Les auteurs de science-fiction ont abondamment décrit un futur sombre où un petit groupe de rebelles incarne ce qui reste d'espace de liberté à une humanité exploitée, surveillée, bridée dans ses élans créatifs et culturels, où le simple partage d'une idée ou d'une oeuvre devient un crime.

Qu'il soit dominé par un Gouvernement, des MegaCorps ou des Machines, de 1984 à Matrix en passant par tout le mouvement CyberPunk, ce thème visionnaire aurait dû nous immuniser contre la tentation de suivre cette pente fatale.

Hélas il n'en est rien : la mécanique implacable des lobbys nous rapproche chaque jour un peu plus des ténèbres. Et cette fois-ci la bataille ne se livre pas aux USA mais chez nous, en France, le pays de la fameuse exception culturelle.

Le projet de loi Droits d'Auteurs et Droits Voisins dans la Société de l'Information (DADVSI) est l'occasion de voir notre microcosme politique français sous son jour le plus médiocre. Non contents d'avoir fomenté un projet inique sans autre souci que de complaire à un lobby, nos hommes politiques font assaut d'amendements où le copinage (amendement dit "Johnny Hallyday") le dispute à la corruption (amendement dit "VU").

La France se retrouve à discuter de la loi la plus restrictive du monde, en particulier sur les Mesures Techniques de Protection (voir mon blog précédent). Et encore si on pouvait en discuter ça serait beau, mais bien sûr les lobbys ne peuvent pas prendre ce risque et font donc voter cette loi juste avant Noël, sans aucun espoir de véritable débat de société.

Dans la compétition à satisfaire le plus possible les lobbys, l'UMP et l'UDF ont réussi à se mettre d'accord pour déposer les amendements qui empirent le projet de loi. Il faut reconnaître que le PS a déposé le plus d'amendements qui essayent de réorienter la loi dans la bonne direction pour autant que ce soit possible ; au moins au PS ils ont réfléchit au sujet en toute indépendance.

N'hésitez pas à signer la pétition pour le retrait de ce projet de loi. Et pour plus d'informations consultez abondamment EUCD.INFO, Framasoft, et l'interassociation des bibliothécaires.

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