2006/03/27

Slashdot | Microsoft's Not So Happy Family

Si vous lisez l'américain, je vous invite à lire la première page de commentaires sur cet article : Slashdot | Microsoft's Not So Happy Family.

Pour rappeler le contexte, Steve Balmer est célèbre pour ses sautes d'humeur, et est censé avoir récemment jeté une chaise à travers la fenetre de son bureau en s'emportant après Google qui venait de lui piquer un employé de plus, et en s'écriant :

I'm going to fucking kill Google!

Les premiers slashdotters ont donc eu une inspiration collective qui a donné ceci en résumé :
Not a good day to be a fly on the wall in Ballmers office.
"I'm going to fucking kill Microsoft!"
HURL!
THUD!
SPLAT!
Actually though, chopping the head off the chicken might seem like a good idea at the time until you realise its the arsehole that becomes the new leader.

Or did you mean, funny day to be a fly on the wall in Ballmers office, but bad day to be a chair?

You see, I've once killed a mosquito with an overhead swing of an axe. I'm a clumsy oaf, but so far my accuracy with axes against insects is 100% (1/1). Now, considering that the smallest throwable thing in an office is a lot wider than an axe's blade, I believe that Ballmer can make it.
His office is pretty big, so he has at least as many tries as he has chairs.

From what I understand, his office is only twice as big as any of the other employees. It's just two regular offices with the wall torn out.
Now as for who tore the wall out and what sort of chair was used in that process, I haven't the slightest idea.

If Ballmer could hit his targets, he wouldn't be in this fix.

Sounds to me like Microsoft is one of the safer places to be, if you're a bug.
If you could get rid of bugs by throwing chairs at them, Ballmer could have shipped Vista years ago.

lol ou mdr en français ;-)


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2006/03/16

DADVSI : l'amendement Vivendi est voté !

Je prend le débat en route assez tard ce mercredi et apparemment l'amendement VU vient d'être voté. Pour mémoire sur cet amendement parfaitement nuisible pour l'industrie du logiciel libre, je vous renvoie ici .

Dans les débats on a cité plusieurs fois un rapport australien sur la nécessité d'étendre le nombre d'exceptions aux lois de protection des mesures techniques. Je l'ai trouvé , et je vais le lire de ce pas.

Kudos à nos vaillants chevaliers blancs habituels : MMr Bloche et Paul, et Mme Billard, auxquels je rajoute Mr Dutoit qui a souligné à juste titre que le texte du gouvernement ne sauvegardait en rien la culture à la française, mais transformait la culture en un marché aux mains des majors, d'Apple et de Microsoft.

Le hochet de la plus belle langue de bois reste aux mains du rapporteur Mr Vaneste et du ministre DDV. Un accessit pour Mr Dionisse Duséjour qui ne jure que par les plates-formes légales, sans s'apercevoir que ce n'est pas le débat.

Même sans DRM iTunes Music Store resterait la meilleure expérience pour un utilisateur cherchant de la musique, et donc il irait l'acheter sur iTunes. On peut même argumenter que les DRM ont plutôt tendance à freiner l'expansion des plates-formes légales, du fait des contraintes techniques imposées.

Personnellement je constate que j'ai beaucoup moins de problème avec les CD que j'ai rippé, qu'avec la musique achetée sur iTMS dont je perd régulièrement les droits, que mes enfants ne peuvent pas écouter quand je ne suis pas loggé sous mon compte dans iTunes, etc...

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2006/03/09

Bravo Martine Billard

Excellente intervention de Martine Billard qui souligne le glissement introduit par je ne sais plus quel article de DADVSI qui prévoit les DRM pour controler l'usage des oeuvre, et le nombre ou la durée des usages, et pas seulement les DRM qui empêchent la copie (comme ceux des DVD avec les systèmes Macrovision).

C'est effectivement un glissement important, que la technologie permet, mais qui n'est jamais entré dans le cadre des droits d'auteurs. C'est ça le vrai scandale. Bravo Martine Billard pour avoir mis le doigt sur le vrai problème.

Débat DADVSI : le nombre d'exceptions

Intervention intéressante de Patrick Bloche : la France est avec la Grèce le pays le plus restrictif dans sa transposition de la directive européenne qui permettait 20 exceptions : la France en a retenu 2 voire 4 dans la dernière mouture du ministre.

Mr Bloche soulève le problème de cohérence, posé par la suppression de l'article 1 par l'amendement 272 : l'article 1 listait les exceptions au droit d'auteur et l'article 2 les mêmes exceptions pour les droits voisins. L'article 1 qui avait 2 exceptions a été remplacé par l'amendement 272 qui en a 4 ; mais l'article 2 est resté avec les 2 exceptions d'origine.

Le gouvernement apporte une fois de plus la démonstration flagrante de son incompétence et de son incapacité à rédiger un texte cohérent.

Débat DADVSI : sur l'exception pédagogique 2

De mieux en mieux : non seulement le texte des accord n'était pas dans les casiers des députés, contrairement à ce qu'avait affirmé le ministre, mais les députés ont appris par une dépêche de l'agence France Presse que le gouvernement pensait retirer l'amendement 272 qui avait supprimé l'article 1, qui du coup reviendrait !!!!

Du coup une série de rappels au règlement par Mr Bayrou, Mr Migaud, qui demandent au gouvernement de s'expliquer sur cette pantalonnade, Mr Paul, qui demande au gouvernement de retirer son projet, Mme Boutin qui demande une mission d'information parlementaire pour réfléchir posément au sujet.

Belle tirade de Christian Paul :


On a assisté à un best-of de l'amateurisme parlementaire... Quand on se trompe autant sur la forme on ne peut pas avoir raison sur le fond.


Et de Martine Billard :

Mr le ministre vous aves un bug dans votre DRM, vous avez introduit un virus dans votre texte.


La réponse de RDDV est encore un sommet de noyage de poisson dans la langue de bois, mais il a au moins bien fait rire pas mal de députés. Il finit par invoquer son souci de faire la plus grande transparence pour annoncer que finalement il va proposer de (re)débattre de l'article 1 et de ses sous amendements.

Mr Accoyer fait un exercice de leche botte auprès de RDDV.
C'est assez pitoyable, surtout quand il essaye de nous faire croire qu'il réfléchit. Tous ça pour demander à RDDV de (re)débattre de l'article 1.

Le président de séance juge la procédure "un peu innovante". C'est un euphémisme !

Mr Bloche, expose le ridicule de la situation, en rappellant que l'amendement 272 en cours de discussion était censé se substituer à l'article 1 ! Donc les députés vont travailler pour rien sur le 272 si l'article 1 revient.

Le président de séance, sans doute de formation jésuite, rappelle qu'il y aura vote sur l'article 272 et sur l'article 1, et qu'il est possible que ces votes ne soient pas contradictoires et que le texte devienne (miraculeusement) cohérent ! Intéressante façon de légiférer ! On avance à grands pas vers la simplification des textes législatifs.

Mr Bloche indique également qu'il a enfin reçu le texte de l'accord, qui fait quelques dizaines de pages, donc qu'il n'a pas encore lu, mais qui n'a en fait été signé que par la SACEM. Ce qui fait que cet accord est loin de représenter l'ensemble des oeuvres et des ayants droits.

Du coup les socialistes demandent une nouvelle suspension de séance.

Si j'avais su que c'était drôle comme ça, j'aurais fait député :-)

2006/03/08

Débat DADVSI : sur l'exception pédagogique

J'ai pris le débat à l'assemblée nationale en route, et le premier sous amendement discuté était sur l'exception pédagogique (au profit des activités d'enseignement et de recherche).

Martine Billard a fait une très bonne présentation, en soulevant par anticipation les problèmes posés par les accords signés par le ministère de l'Education Nationale avec les sociétés de répartition des droits d'auteur.

Le rapporteur a botté en touche chez le ministre. Le ministre RDDV a répondu avec une langue de bois rare, sans répondre à aucune des objections exposées au préalable par Mme Billard. Les accords en question ont apparemment été signés d'urgence dans l'après midi au ministère, sans que les députés aient eu connaissance du texte.

Mr Bloche a soutenu le sous-amendement, en citant le communiqué des associations de journalistes, qui souligne que les accords en question sont passés avec les éditeurs, et pas avec les ayant-droits qui sont les journalistes.

Mr Bayrou a demandé une suspension de séance pour pouvoir examiner le texte et rappelé qu'un accord n'est pas la loi, et peut être dénoncé.

RDDV pose en principe le choix de la voie contractuelle, quel que soit le contenu de l'accord !!! Il répond au cas des journalistes, en disant que l'accord reprend le principe des panoramas de presse sur Internet. Et qu'il veillera personnellement à ce que les auteurs soient rémunérés.

C'est abracadabrant, pour ne pas mettre cette exception dans la loi, le ministre en vient à faire une promesse qu'il ne pourrait tenir qu'en faisant passer une loi, puisque par définition pour passer un accord contractuel il faut être deux, et que si l'autre partie ne veut pas signer je ne vois pas comment il pourrait l'y obliger...

En tous cas, l'UDF obtient une suspension de séance avant le vote pour voir si le texte de l'accord est dans les casiers, comme le dit le ministre depuis la veille.