2006/01/03

Le P2P c'est le 45 tour du XXIème siècle !

Mon père me faisait récemment et judicieusement la remarque suivante : quand il était jeune, avec ses copains, ils se réunissaient pour écouter ensemble le 45 tour que l'un deux avait acheté. Dans certains cas ils achetaient plutôt la partition pour la chanter ou la jouer ensemble.

Au XXIème siècle le P2P est l'équivalent de cet attroupement autour d'un mange-disque et d'un 45 tours. Car c'est le moyen de partager de la musique avec ses amis. Et ce n'est pas parce que vous aviez écouté le 45 tours de votre copain que vous deviez pour autant dû l'acheter !

Les moyens de communication modernes nous permettent de ne plus être limités dans l'espace pour communiquer, et on peut avoir des potes à l'autre bout du monde avec lesquels on communique tous les jours par email, chat ou skype. Pour partager un moment musical avec eux, une ambiance, comment faire sinon utiliser le P2P ? Pourquoi accepter de ne plus pouvoir faire au XXIème siècle ce que nos parents faisaient avec la technologie de l'époque il y a 50 ans ?

Il est absurde et malhonnête de considérer que tout téléchargement en P2P est une vente qui échape au système, et pour plusieurs bonnes raisons :

  • comme la copie est le seul moyen de transporter une oeuvre numérique d'un appareil à l'autre, beaucoup de téléchargements sont en fait équivalents à transporter un 45 T d'un mange-disque à un autre, ou une cassette d'un lecteur de salon à un autoradio. Ces téléchargements par des ayant-droits ne devraient donc jamais générer de revenu
  • dans la même idée, une vaste proportion des morceaux téléchargés, est écoutée au plus une fois pour "voir", et plus jamais ensuite car ça ne plait pas ou au contraire car ça plait et que du coup le CD a été acheté. C'est donc une utilisation comparable à la diffusion radio, avec ces émissions à dédicace où on peut demander à la radio de jouer un morceau particulier...
  • enfin et surtout, comme il y a 50 ans la bande de copains de mon père, la vaste majorité des utilisateurs de P2P n'a pas les moyen d'acheter l'oeuvre, donc dans tous les cas il ne peut pas y avoir de revenus correspondants : ce n'est pas parce qu'il y a une demande qu'elle est solvable. S'ils ne peuvent pas accéder à une oeuvre en P2P ils l'enregistreront quand elle passera à la radio, comme avant... et cela génèrera beaucoup de frustrations pour tout le monde et de revenus pour personne.
Donc tous ceux qui crient à la mort de la création et des artistes si on légalisent les téléchargements sont des menteurs. Les créateurs seront toujours là car toujours supportés par leurs fans. Les maisons de disques c'est autre chose, car ils n'ont pas beaucoup de fans, donc pour survivre il va falloir qu'ils se mettent à rendre de véritables services aux consommateurs...

C'est vrai que c'est dûr quand on n'a pas l'habitude...

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