Affichage des articles dont le libellé est DADVSI. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est DADVSI. Afficher tous les articles

2009/07/22

Hadopi2 et le Rocky Horror Picture Show

Bonsoiiiiiiiiiiir !

La lune gibbeuse éclaire d'une lumière blafarde une ombre fuligine qui sort sans bruit d'un cercueil à demi enterré : serait-ce Bela Lugosi dans le Retour du Vampire ? ou Boris Karloff dans le Fils de Frankenstein ? Quel est donc ce spectre sombre, dont les coutures mal cicatrisées et la démarche claudicante seraient les signes les plus tangibles d'une origine inavouable, issue sans doute d'un travail d'officine puis d'un rafistolage de bas étage et de bas morceaux, s'il n'était précédé de l'odeur pestilentielle du lobbying aveugle et de la perpétration sur ordres ?

Il ne s'agit pas d'un film pour enfants, mais bien d'un film d'horreur : Hadopi 2, ou le Retour d'Hadopi, ou le Fils de DADVSI, bref la suite de moins en moins présentable de la loi concoctée par l'Ed Wood de la législation culturelle, j'ai nommé Christine Albanorwell ! Et même si dans ce remake, une doublure a endossé le rôle de ministre de la culture, il n'est en rien à l'origine du texte, mais comme dans tous les films de série B sur la mafia nous l'ont appris, il doit démontrer sa loyauté au parrain en commettant un crime qui le compromettra lui aussi.

Mais la musique étant au coeur de ce mélodrame que l'on joue dans l'hémicycle pendant les vacances, l'association d'Ed Wood à la musique m'amène irrésistiblement au Rocky Horror Picture Show. Plusieurs indices nous amènent à conclure que ce filme culte était prémonitoire.

Tout d'abord le nom même du héros, Brad Majors, est indubitablement un clin d'oeil aux Majors de l'industrie musicale qui font un lobbying intense pour réussir à faire voter quelque part une loi de type Hadopi. Ensuite le morceau d'ouverture pendant le générique s'intitule Science Fiction Double Feature, ce qui ne peut manquer d'évoquer Hadopi 1 et 2 dont l'application technique relève de la science fiction.

Un des airs les plus connus est celui du Time Warp dont le thème nous rappelle qu'Hadopi2 nous renvoie quelques siècles en arrière, avant 1789 et la liberté d'imprimer comme je l'ai déjà exposé, mais la petite danse associée (It's just a step to the left...) n'est pas sans rappeler les contorsions du petit rapporteur Riester pour contourner la décision du conseil constitutionnel.

Je trouve particulièrement savoureux que la créature créée par Frank-N-Furter chante Sword of Damoclès, qui nous rappelle à la fois l'épée de Damoclès suspendue au dessus de chaque accès internet par Hadopi2, mais aussi l'épée que le Conseil Constitutionnel tient au dessus des parties intimes de la loi et de ses promoteurs.

Je passe rapidement sur les autres séquences, que les fans du RHPS me pardonnent pour arriver en apothéose à la séquence du Floor Show qui prévoit quasiment mot pour mot le programme de Nicolas Sarkozy :

  • Rose Tint My World : autrement dit le "choc de confiance"
  • Don't Dream It, Be It : ou Johnny (et Universal) a rêvé de Hadopi et Nicolas l'a fait
  • I'm a Wild and Untamed Thing : ou je ne vais pas me laisser intimider par ces vieux croutons du conseil constitutionnels, et je vais leur balancer Hadopi2 dans les dentiers

Mais je voudrais terminer par un argument plus sérieux. Le film The Rocky Horror Picture Show a fait un flop a sa sortie en 1975, et n'a commencé sa carrière underground qu'à partir de sa projection aux séances de minuit à la fin des années 70. Les spectateurs arrivaient aux séances en costumes, jouaient dans la salle les scènes du film, et ils avaient même complété les dialogues avec des répliques qui étaient données par toute la salle. Longtemps avant le téléchargement, les fans du RHPS créaient à chaque séance un produit dérivé, un mashup, un User Generated Content, quelque chose en contravention avec toutes les lois sur le copyright et les droits d'auteurs (puisqu'il n'avaient acquis ni les droits de représentation ni les droits d'adaptation de l'oeuvre). Pourtant ces premier pirates ont fait le succès du film, qui est resté pendant 30 ans à l'affiche, et qui a rapporté plus de 130 millions de dollars alors qu'il n'en avait coûté que 1,2.

Si elle avait été rédigée en 1976 la loi Hadopi aurait certainement interdit de cinéma les fans du RHPS qui venaient déguisés jouer les scènes et ajouter des répliques. Et plus personne ne se souviendrait aujourd'hui du RHPS qui n'aurait jamais remboursé les 1,2 millions qu'il avait couté.

Quel est l'équivalent du RHPS en 2009 à l'heure d'Internet ? Je ne sais pas... mais je sais que la création sur Internet passe par le téléchargement, l'échange, le sampling, le mashup. Hadopi ne peut donc qu'étouffer la création, rien d'autre.

2009/07/06

HADOPI I et II : Inconstitutionnelle Anéfé

Le Conseil Constitutionnel a rendu son verdict: la loi HADOPI est bien contraire à la constitution, et pas qu'un peu ! En annulant toute la partie répressive du texte, et en émettant des réserves d'interprétation sur le reste, le conseil a mis le dernier clou dans le cercueil d'HADOPI, qui va rejoindre l'Autorité de Régulation des Mesures Techniques créée par la loi DADVSI, au musée des administrations courtelinesques. Je vous invite à lire dans le détail l'explication de texte de Maître Eolas et de Jules, car si le conseil ne manque pas d'humour, il faut être juriste pour en profiter :-)

Les principaux arguments retenus par le conseil constitutionnel (l'atteinte à la liberté d'expression, la disproportion de la sanction, le renversement de la présomption d'innocence) sont aussi ceux qui ont été le plus farouchement débattu par les députés opposés aux texte d'Albanorwell (essentiellement des députés d'opposition, mais aussi une poignée de courageux UMP). A chaque amendement qui essayait de corriger le texte sur ces points, la ministre ne savait qu'opposer un "Avis défavorable anéfé", avec de temps en temps la variante : "Anéfé, avis défavorable". Elle aurait mieux fait d'écouter et de travailler son texte.

Il semble que l'on soit revenus au temps du fameux "vous avez juridiquement tort car vous êtes politiquement minoritaires!". Il est maintenant démontré qu'il est possible de faire voter n'importe quoi au groupe majoritaire à l'Assemblée Nationale ! Heureusement il reste quelques garde-fous dans notre république, mais il n'en reste pas moins que les députés qui ont voté cette loi n'ont pas fait leur travail de représentants du peuple et de législateur. Ils se sont contentés d'obéir aux ordres, et l'on sait jusqu'où cela peut nous mener...

Et pourtant voici déjà HADOPI II : le retour de la vengeance d'Albanorwell ! Avec la promesse du même cirque, et les mêmes contorsions juridiques pour essayer de faire accepter l'inacceptable, et de mettre en application l'inapplicable. Je vous laisse parcourir les analyses juridiques ici et , pour souligner le point qui me parait symboliser cette nouvelle tentative :


le titulaire de l'abonnement à Internet, dès lors qu'il ne serait pas l'auteur de l'acte de contrefaçon mais qu'il aurait fait preuve d'une « négligence caractérisée » dans la surveillance de son accès à Internet, pourrait encourir une amende (contravention de 5e classe), éventuellement assortie d'une suspension de son accès à Internet pour une durée maximale d'un mois, à condition d'avoir été préalablement averti par la commission de protection des droits de la HADOPI, en application de l'article L. 331-26, par voie d'une lettre remise contre signature ou de tout autre moyen propre à établir la preuve de la date d'envoi de la recommandation


J'ai déjà glosé sur l'extraordinaire capacité de ce gouvernement à être systématiquement à contre-temps, mais je dois dire que je me suis encore laissé surprendre. A l'heure où l'Internet en général et Twitter en particulier sont les seules sources d'informations sur la réalité des élections en Iran, il me parait effectivement indispensable que le pays des Droits de l'Homme indique enfin au reste du monde médusé que l'accès internet est trop dangereux pour être laissé sans surveillance. Je serais curieux de connaître combien d'Iraniens seraient aujourd'hui convaincus de "négligence caractérisée" dans la surveillance de leur accès Internet s'ils avaient été suffisamment éclairés pour voter une loi similaire...

Notre pays a une histoire, et si Henri Guaino l'a oubliée et a du coup bien mérité le prix Busiris décerné par l'indispensable Maître Eolas, d'autres se souviennent comme Lars Gustafsson, qui nous rappelle que dans pendant les décennies précédent la révolution, la presse n'était pas libre, imprimer était un acte subversif, et les raids se multipliaient contre les imprimeries clandestines, certainement au nom du délit de "négligence caractérisée" dans la surveillance de l'accès à sa presse à imprimer. Et si l'Encyclopédie a quand même été imprimée, ce fut dans l'enclave prussienne de Neufchatel, où l'on pouvait aussi imprimer des récits pornographiques. La aussi la réaction des censeurs a été de censurer plus encore et de réprimer. On sait comment cela s'est terminé :

Article 11 de la déclaration des Droits de l'Homme de 1789 : La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre à l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi.

Alors pourquoi refaire les mêmes erreurs ? Quels sont ces lobbies si puissants qu'ils réussissent à mettre la moitié de notre classe politique en porte-à-faux avec notre propre constitution et notre propre histoire ?

Personnellement je concluerai comme Lars Gustafsson :
 
L'intégrité intellectuelle et personnelle des citoyens, pour simplifier un internet qui n'a pas été transformé en un média gouvernemental par des tribunaux imprégnés par les lobbies, et des politiciens Européens tenus en laisse, est plus importante que les besoins d'une scène littéraire et musicale principalement industrielle, qui es déjà en train de s'écrouler rapidement du vivant des auteurs. Le besoin d'être lu, d'influencer, de formuler son temps, peut parfois être en conflit avec le désir de vendre beaucoup d'exemplaires. Quand les deux besoins entrent en conflit, l'intérêt industriel doit être mis de côté et la grande sphère intellectuelle des arts doit être défendue contre les menaces.

2009/04/27

HADOPI ou la tentation d'Orwell

Un commentaire de Christine Albanel dans un article récent du Point m'a interpelé. La ministre en bisbille avec une de ses collègues du gouvernement a déclaré:

Je signale que si d'aventure, Création et Internet n'était pas adoptée, il n'y aurait aucune perspective d'avenir pour l'offre légale de musique et de films en ligne face à la concurrence déloyale du piratage. Cette loi est donc le préalable incontournable du
développement de l'offre légale. Quand cette loi sera adoptée, on pourra construire de véritables modèles économiques, éventuellement fondés sur la gratuité, mais en tout état de cause, rentables pour les diffuseurs et procurant des revenus aux créateurs.

Il n'y aurait donc aucune perspective d'avenir pour l'offre légale de musique et de films en ligne sans HADOPI !

J'aurai pu comprendre ce commentaire en 2000 alors que Napster inventait un nouveau moyen d'échange de musique, qui pouvait mettre en péril les premiers pionniers de la vente de musique en mp3 comme Goodnoise (qui deviendra ensuite eMusic). Voire en 2001 quand les majors ont fait fermer Napster, générant ainsi les réseaux peer-to-peer décentralisés, et multipliant les risques pour l'offre légale balbutiante. Ou même en 2003 lors du lancement de l'iTunes Music Store par Apple, après que les majors du disque se soient révélées incapables de proposer une offre attractive sur Internet (qui se souvient de Pressplay ?).

Déjà en 2005, ce commentaire aurait paru peu avisé, au moment où l'iTunes Music Store après deux ans d'existence pouvait revendiquer plus de 4% des ventes de musique aux USA, CD et téléchargements confondus, dépassant des institutions établies comme Tower Records, qui d'ailleurs n'y survivra pas.

Mais en Janvier 2008, l'iTunes Music Store est devenu le premier distributeur de musique aux Etats Unis ! Et l'offre légale de musique en ligne aux USA représente un tiers des ventes. Devant ces faits, comment peut-on en 2009 raisonnablement soutenir que l'offre légale en ligne n'a pas d'avenir sans HADOPI ?

Serait-ce que les Etats-Unis auraient adopté une loi similaire à HADOPI, certainement il y a plusieurs années vu l'épanouissement de l'offre légale en ligne dans ce pays ? C'est ce que voudraient faire croire la ministre et les portes-flingues de l'UMP en avançant régulièrement que "l'efficacité de cette méthode a été prouvée aux Etats-Unis" (voir par exemple l'article de JF Copé sur Slate.fr).

Je ne sais pas à quoi ils font référence mais il n'y a clairement pas de loi HADOPI aux Etats-Unis, et c'est bien pourquoi le RIAA représentant l'industrie du disque s'est lancé dans une opération à grande échelle d'assignation devant les tribunaux de pirates présumés . Ces procédures longues et coûteuses ont apporté plus de déboires que de satisfaction aux majors, et montrent qu'ils préfère gaspiller l'argent des artistes et le temps des tribunaux plutôt que d'essayer de promouvoir des solutions innovantes au problème.

Au passage j'invite le lecteur anglophone à lire la description détaillée des pratiques de l'industrie du disque lors de ces procédures judiciaires, qui permet de comprendre pourquoi les majors tiennent tant à la loi HADOPI qui leur permet d'éviter ce processus judiciaire en imposant le principe d'une sanction automatique après deux avertissements. D'autre part cela permet aussi de comprendre le niveau des "preuves" que l'industrie du disque utilise pour justifier la suspicion de piratage, et pourquoi les craintes des internautes et des associations de consommateurs sont fondées : quand on voit le peu d'éthique de l'industrie du disque dans ces procès, on peut légitimement craindre que la procédure automatique va multiplier les poursuites abusives.

Cette capacité à nier les faits, à maquiller l'histoire, à tordre la réalité au service de sa propagade, m'a fait irrésistiblement penser à 1984 d'Orwell. Aussi j'ai voulu analyser Hadopi à la lumière des principaux thèmes du roman :

  • Trucage de l'histoire et propagande : voir ci-dessus. Au passage la citation "qui détient le passé détient l'avenir" pourrait être sur l'étendard des majors, militant pour l'extension du copyright.
  • Big Brother et télécran : la loi entérine que les majors surveillent votre activité sur Internet et puisse vous dénoncer et demander la suspension de votre abonnement. Big Brother peut maintenant décider d'éteindre votre écran Internet...
  • Destruction du sens logique : rappelons que la loi s'appelle 'Création et Internet', et qu'elle ne dit précisément rien sur la Création (on aurait pu espérer par exemple qu'elle encourage les initiatives favorisant la création comme les licences Creative Commons ou les net labels), et ne considère Internet que pour imposer la suspension de l'abonnement (sans imaginer une seconde qu'Internet puisse servir à un processus créatif). 
  • Bouc émissaire et manifestation de haine collective : le piratage et les pirates sont la cause de tous nos maux ! Ils mettent en péril la création, la culture ! Rien n'est plus important que de mettre fin au piratage, dixit Big Brother Sarkozy.
  • Apauvrissement planifié de la langue : tout est fait pour empêcher l'expression de pensée subversive. Il est devenu impossible d'avoir une discussion rationnelle sur la dérive des législations sur le copyright ou le droit d'auteurs, qui spolient les générations futures et sont un handicap pour la création au XXIème siècle. Immédiatement on est taxé de pirate, d'être contre la création ou les auteurs ou les artistes, ou tout à la fois. Là encore comment peut-on être contre une loi qui s'appelle Création et Internet ? Heureusement que la communauté Internet l'a renommée HADOPI, ce qui a l'avantage au moins de permettre une discussion sur une analyse du texte, non polluée par le contexte de propagande falsificatrice imposée par le titre d'origine.
  • Embrigadement des enfants : initialement je m'étais dit que c'était sans doute le point sur lequel Hadopi n'allait pas aussi loin qu'Orwell. Que nenni ! Hadopi prévoit que la législation doit être enseignée dans les collèges, dans le cadre du Brevet Internet !!! Elle organise donc l'embrigadement des enfants qui devront subir la propagande des majors à l'origine de cette loi, la liste des sites de téléchargement 'approuvés' par Hadopi, etc... Bien entendu la loi ne prévoit rien sur l'enseignement des licences Creative Commons, ni sur les net labels permettant des téléchargements légaux et gratuits... C'est donc de l'embrigadement des enfants au services des intérêts privés manipulant le pouvoir. Dans la plus pure tradition Orwellienne...

Hadopi est pire que je le pensais, et certainement pire que vous le pensez. C'est une étape supplémentaire dans la dérive Orwellienne de notre classe politique (car après tout quand on est au pouvoir on n'a rien à craindre de Big Brother, quoique...).

Il faut donc rejeter le texte de Christine Albanorwell !

2009/04/14

HADOPI ou l'art de gouverner à contretemps

Certains disent que gouverner c'est prévoir, et si c'est le cas il faut en conclure que nos hommes politiques ne gouvernent pas puisqu'ils sont non seulement imprévoyants mais systématiquement à contre temps. 


Ainsi fin 2006 Nicolas Sarkozy pouvait vanter les prêts hypothéquaires, sans bien sûr avoir prévu la crise des subprimes, mais que le ministre qui ne s'est pas laissé surprendre par cette crise lui jette la première pierre. Notons néanmoins au passage que certains acteurs commençaient à se désengager de ce marché dès la fin 2005, donc on aurait pu espérer que nos crânes d'oeufs hexagonaux se montrent un tantinet plus prudents. 

Il faut dire que l'année 2006 voyait aussi la création en grande pompe de Natixis, en mars 2006, avec à la manoeuvre un certain François Pérol qui y voyait certainement le moment le plus propice pour créer une grande banque d'investissement qui pourrait avantageusement s'ébrouer dans le champs des produits dérivés structurés et autres subprimes. Qui aurait pu imaginer qu'en 2006 non seulement ce n'était plus le moment d'entrer sur ce marché, mais il était devenu urgent d'en sortir ? Certainement pas ledit François Pérol, bien entendu, qui, après avoir si bien conseillé notre président sur les questions économiques, se retrouve maintenant par le fait du prince à la tête des deux banques qui ont eu le malheur d'avoir Natixis comme filiale. 

On pourrait ajouter à la liste la retraite par capitalisation et les fonds de pension, ou même le bouclier fiscal. A chaque fois on a l'impression que l'on est exactement à contre temps : loin de prévoir ce qui va se passer, on a un temps de retard, et on s'ingénie à prendre la mauvaise décision au mauvais moment. Avec un certain talent il faut le reconnaître...

Mais le lecteur avisé m'objectera, à juste titre, que je ne connais rien à l'économie, qu'il est facile de faire les prévisions à postériori, et que moi non plus à l'époque je n'avais pas prévu la crise des subprime ! Soit. Je laisse les experts du domaine économique analyser ces décisions et rendre leur verdict.

Mais je prendrai un dernier exemple sur lequel, j'ai la prétention d'avoir une certaine compétence et sur lequel je me suis largement exprimé à l'époque.

Car mars 2006 est entré dans l'Histoire pas seulement pour la création de Natixis mais aussi pour le vote de la loi DADVSI, après un long débat parlementaire plein de rebondissements. La raison d'être de la loi DADVSI était de sanctuariser les Mesures Techniques de Protection (plus couramment appelées par leur acronyme anglais DRM pour Digital Rights Management), c'est à non seulement autoriser les éditeurs d'oeuvres à utiliser des DRM pour contrôler et limiter ce que l'utilisateur peut faire avec une oeuvre, mais aussi criminaliser toute tentative de circonvenir ces mesures de protection pour quelque raison que ce soit. Bien entendu le tout étant fait sous la pression permanente jusque dans l'Assemblée Nationale des majors de l'industrie musicale et autres lobbys hollywoodiens, avec l'alibi universel de lutter contre le piratage. 

A l'époque la communauté Internet a combattu ce texte, et plusieurs députés d'opposition ont brillamment animé le débat à l'Assemblée Nationale. Sur Internet, dans les média traditionnels, et à l'Assemblée, plusieurs propositions alternatives ont vu le jour, dont l'idée de la licence globale. Toutes ces propositions avaient en commun un point: la reconnaissance que la voie des DRM était une impasse, et que pour résoudre le problème du piratage, ou plutôt de la rémunération des artistes, il fallait proposer de nouveaux modèles.

Pourtant lorsqu'elle a été votée, la loi DADVSI était restée focalisée sur la préservation des DRM. Là où la directive européenne autorisait 20 exception, la loi française n'en a conservé que 2, en faisant une des interprétations les plus restrictives d'Europe. Le parti au pouvoir a donc eu l'opportunité d'écouter les avis opposés, d'essayer de prévoir l'évolution de la société et des technologies, et il a choisi l'interpretation la plus restrictive, fondée sur la vision que les DRM étaient l'avenir de l'industrie musicale. A l'époque , comme beaucoup d'autres , j'étais contre cette vision qui me paraissait d'ores et déjà dépassée.

Revenons maintenant en 2009 où l'on nous repasse le plat réchauffé du piratage avec la loi HADOPI. Qu'en est-il des DRM ? Plus aucun morceau de musique vendu dans le monde n'est protégé par DRM ! Zero, zilch, nada ! Même si vous vouliez achetez un morceau avec DRM vous ne pourriez plus en trouver. Ca n'a pas été sans souffrance pour les malheureux qui avaient légalement acheté et téléchargé des morceaux de musique avec DRM puisqu'ils ont eu le choix entre : 
  • ne plus pouvoir écouter la musique qu'ils avaient légalement acheté
  • graver sur CD les morceaux avant de les re-convertir en MP3 (les éditeurs en étant réduit à expliquer aux utilisateurs comment contourner leur DRM :-)
  • payer 30 cent par morceau déjà acheté 99 cent pour avoir la version sans DRM (sur iTunes, Apple étant apparemment le seul à savoir faire de l'argent avec la musique sur Internet)

Donc tous les arguments qui avaient été avancés par les opposants à la loi DADVSI lors du débat, se sont révélés exacts. Nous n'avions simplement pas prévu que cela irait si vite. Et bien évidemment la loi DADVSI se retrouve obsolète en à peine 3 ans. Remarquable performance ! 

C'est pouquoi on nous propose maintenant la loi HADOPI puisque, toujours sous les auspices des majors de l'industrie musicale et autre lobbys hollywoodiens, il est urgent de lutter contre les pirates. Comme il y a trois ans... sauf qu'entre temps iTunes est devenu le 1er vendeur de musique aux USA (tous formats confondus, CD et téléchargement). Et on attend toujours l'esquisse d'une ébauche de stratégie cohérente sur Internet de la part de l'industrie musicale, plus occupée à permettre à Amazon de s'ériger en concurrent d'Apple qu'à essayer de prévoir ce que pourrait être le marché demain. 

Et comme on ne change pas une équipe qui gagne, la mesure phare de la loi HADOPI, est bien évidemment parfaitement à contretemps de l'évolution de la société : la suspension de l'abonnement internet qui aurait servi à un acte de téléchargement illégal (après un avertissement par mail, puis un autre par mail ou courrier). Je passe sur les modalités contestables, sur le fait que la sanction ne s'applique pas au pirate mais au propriétaire de l'abonnement qui a été utilisé, car il n'y a rien à retenir dans cette démarche, mais venons en au fond.

Au XXIème siècle, au moment où tous les états veulent augmenter le taux de connexion haut début à Internet, voire lancer les premier plans d'équipement à très haut débit ; au moment où de nouveaux services sont créés tous les jours sur Internet ; au moment où nos enfants comprennent Internet mieux que nous, comment peut-on envisager de suspendre l'abonnement Internet d'une famille ? Pourquoi pas l'abonnement EDF qui a servi à alimenter l'ordinateur et le modem qui a permis le piratage ? 

Le même gouvernement qui nous demande de faire notre déclaration d'impôts par Internet, de payer impôts et amendes par Internet, propose maintenant de suspendre l'abonnement internet d'un contribuable, sous pretexte que l'industrie musicale a l'impression qu'il a été utilisé par un pirate ? Et il pense que les contribuables ne vont pas se rebeller ? De deux choses l'une, soit il est effectivement plus efficace de saisir sa déclaration d'impôts en ligne, et dans ce cas il est impensable que l'état accepte de priver un contribuable de sa connexion Internet pour satisfaire un intérêt privé, soit ce n'est pas plus efficace et il va falloir nous expliquer pourquoi ces investissement ont été faits, et pourquoi les campagnes d'incitation à la déclaration en ligne ont été lancées.

Toutes les entreprises qui envoie mensuellement des factures ou des relevés, préfèrent maintenant l'envoyer de façon électronique plutôt que par courrier. A quel titre l'industrie musicale pourrait-elle priver l'ensemble des autres industries d'un moyen plus efficace de faire leur business ? 

Réponse : il n'y a aucune raison. C'est inacceptable et ce sera donc inapplicable. Le parlement Européen a d'ailleurs rappelé son opposition à ce type de mesure . L'industrie musicale a un égo démesuré, et pense que tout lui est dû. Et puisqu'elle s'est révélée incapable de s'adapter au monde digital, elle doit le faire payer à la société. Elle n'imagine pas qu'on puisse utiliser un abonnement internet pour autre chose que pirater de la musique. 

L'argument de Pascal Nègre, d'Universal, expliquant que la suspension de l'abonnement était plus pédagogique que l'amende est à mourir de rire :
  • la pédagogie voudrait qu'on incite le pirate à se tourner vers le téléchargement légal et payant
  • lui supprimer son abonnement l'empêche de faire du téléchargement légal !!! 
  • en revanche il peut toujours aller dans des soirées entre copain avec son disque USB et échanger des giga octets de musique en une soirée, bien plus qu'il n'aurait pu faire par téléchargement
  • Il me semble qu'une amende, par exemple de 5 euros par morceau piraté, alors qu'un morceau coûte 1€ en téléchargement légal, aurait au moins pu l'inciter rationellement à s'intéresser au téléchargement légal

Que l'industrie musicale trouve des hommes politiques pour relayer ses positions ne lasse pas de m'étonner, et je pense qu'il faudra bien, comme pour l'industrie financière, arriver à faire toute la transparence sur ces soutiens qui se sont révélés particulièrement coûteux pour la société. 

HADOPI est donc à contre temps de l'évolution de la société. Pour faire bonne mesure, Nicolas Sarkozy a réussi à féliciter ses troupes à contre temps également, puisqu'il l'a fait avant le vote, et que par une manoeuvre d'un style potache bienvenu en l'occurrence, le gouvernement a été mis en minorité lors du vote à main levée et la loi rejetée.

Et le président de l'Assemblée, est lui aussi à contre temps, puisque, suite à cet incident, il décide (enfin!) de sévir contre l'absentéisme (de ses troupes!) à l'Assemblée, alors qu'il aurait suffi de demander un vote formel, ce qui aurait eu pour seul inconvénient de communiquer une date pour le vote et de garantir que l'on aurait connu le vote de chaque député. Mais en fait quand on est à contre temps, on n'aime pas trop que ça se sache...








2007/09/25

Les éternelles pleureuses de l'industrie du disque

Je reviens sur deux articles des Echos de mardi 11 septembre, que j'ai lus dans l'avion et précieusement conservés pour pouvoir en parler un peu ici. Par un heureux hasard la première page des échos avait en Une : "Le marché du disque est toujours à la peine", et un tout petit entrefilet au fin fond du journal nous apprenait que la "taxe" sur les moyens de stockage (CD, DVD) au titre de la "copie privée" était étendue aux cartes mémoires, clés USB et autres disques durs externes.

C'est l'occasion de revenir sur les évènements des 18 derniers mois, en gros depuis la loi DADVSI de sinistre mémoire. Rappelons que cette loi, qui se focalisait essentiellement sur les DRM (les moyens techniques permettant d'empêcher la copie des oeuvres au format électronique), était la transcription en droit français d'une directive européenne. Le débat a fait rage, les internautes se sont mobilisés, et une poignée de députés ont vraiment essayé de comprendre le sujet et de trouver des solutions utiles à la société moderne. Mais les godillots de l'UMP manoeuvrés par les lobbies de l'industrie du disque ont réussi à faire l'interprétation la plus stricte possible de la directive européenne, au mépris de l'intérêt général mais creusant ainsi leur propre tombeau.

Car un peu plus d'un an après il faut bien reconnaître l'industrie musicale essaye tant bien que mal de sortir du bourbier DRM : EMI a franchi le pas et vend maintenant la quasi totalité de son catalogue en ligne sans DRM ; Universal, principal lobby de la loi DADVSI, sent le vent tourner et commence à abandonner les DRM tout en essayant d'éviter que cela profite surtout à iTunes Store ; Sony ne s'est jamais remis de l'affaire du rootkit sur ses CD, vient néanmoins officiellement d'abandonner son format propriétaire (et protégé) ATRAC au profit des formats standards du marché. La loi DADVSI était donc une victoire à la Pyrrhus.

ll est frappant d'ailleurs de constater que toutes les prédictions faites par les adversaires des DRM sont en train de se réaliser. Nous avions prédit que les morceaux vendus sur Internet sans DRM se vendraient plus que les morceaux avec DRM : cela a été démontré par EMI dont les ventes de l'album des Pink Floyd "Dark side of the moon" sont en progressions de 272% depuis qu'ils ne sont plus protégés par DRM. Nous avions prédit que les utilisateurs qui achetaient des morceaux avec DRM avaient de forte chances de se retrouver dépossédés du droit d'écouter ou de regarder l'oeuvre qu'ils avaient légalement achetée en cas de rupture technologique ou de défaillance du distributeur ayant imposé les DRM : la disparition de Virgin Digital et de Google Video à quelques semaines d'intervalle ne laissent plus aucun doute sur ce point. Revenons deux minutes sur ces cas très différents.

Virgin Digital était la filiale du groupe Virgin, qui distribuait de la musique sur Internet en utilisant la technologie DRM de Microsoft "Play for Sure" (que Microsoft a décidé de ne pas utiliser pour le Zune, pour laisser au Zune l'exclusivité d'une nouvelle technologie incompatible, avec le succès qu'on sait). Virgin Digital permettait d'acheter des morceaux, mais offrait aussi la possibilité de s'abonner pour écouter tous (ou presque je suppose) les morceaux de leur catalogue : pour un abonnement mensuel forfaitaire on a accès à un large catalogue de morceaux qu'on peut télécharger et écouter, mais qu'on n'a pas acheté, et si on ne renouvelle pas l'abonnement on ne peut plus rien écouter. Donc quand Virgin Digital décide d'arrêter ses services voici le message qu'ils donnent à leurs clients:

Dear customer, we regret to announce that the Virgin Digital service is due to close.

We will be taking no new customers from today, Friday 21st September.

On Friday the 28th September we will cease selling tracks and access will be for current Club users only.

On Friday the 19th October the site will close for all customers.

If you have purchased tracks from the service then we recommend that you back up your music files – Information about backing up and re-downloading your tracks

If you are a current Club member you will be able to continue using the service until the date that your next payment is due, after which the service will no longer be accessible to you.

Donc en gros ciao et merci pour tout : si vous avez acheté des morceaux qui sont protégés il vous reste une chance encore de les sauvegarder (à vous de vous débrouiller pour que la sauvegarde préserve les droits protégés par les DRM) et de les re-télécharger le cas échéant (ce qui n'est pas possible pour tous les morceaux, car certains labels n'étaient plus distribués par Virgin Digital et donc plus téléchargeables) mais dépêchez-vous car ça ne va pas durer. Si vous aviez un abonnement il ne vous reste que vos yeux pour pleurer : vous n'avez acheté aucun morceau, et donc à partir du 28 septembre ou du 19 octobre vous n'avez plus de musique du tout, même si vous avez dépensé 100€ ou plus en abonnement au fil des mois...

Google Video avait été lancé quelques temps avant que Google ne rachète YouTube. La principale différence avec YouTube (à part le succès) était que certaines videos n'était pas disponibles en téléchargement gratuit, mais devaient être achetées, et étaient protégées par une technologie DRM inventée par Google, qui avait la bonne idée de vérifier sur Internet que la video avait bien été acquise légalement à chaque fois que vous vouliez la regarder. Il fallait bien essayer quelque chose pour se différencier de YouTube, mais à la fin il était plus utile de racheter YouTube. Du coup la fin de Google Video était prévisible. Ce qui l'était moins c'était la façon dont Google allait se dépêtrer des DRM qu'ils avaient eux-mêmes inventés. En décidant d'arrêter Google Video ils transforment toutes les videos qu'ils ont vendues en fichiers illisibles et donc inutiles. Ils se sont donc sentis obligés de rembourser tous les clients qui avaient acheté des videos, et ont d'abord proposé un crédit sur Google Checkout (leur équivalent de Paypal). Ce qui faisait qu'en plus d'avoir perdu votre video que vous aviez achetée $1 vous vous retrouviez avec un compte Google Checkout crédité de $1 ce qui est à peu près aussi inutile. A la fin ils ont crédité les cartes de crédits utilisées pour l'achat, ce qui était la bonne solution, en plus du crédit sur Google Checkout : Merci Google !

Bilan des courses pour les DRMs :
  • pour les consommateurs, une oeuvre protégée par DRM ne vaut rien car la seule certitude est qu'il arrivera un moment où vous ne pourrez plus en faire aucun usage, et ce moment arrive parfois très vite comme les évènements récents l'ont démontré (Play for Sure but not for Long ;-)
  • pour les labels et les distributeurs, les DRM coûtent en fait très chers comme la débâcle du Rootkit Sony et le remboursement (2 fois) de tous les clients Google Video l'ont aussi amplement démontré
du coup l'offre de contenu non protégé par DRM ne fait qu'augmenter : nous avions déjà mentionné eMusic, Magnatune, et iTunes Plus, mais Amazon ou Wal*Mart se lancent aussi dans l'aventure.

Alors que penser alors de ces députés qui ont voté la loi DADVSI il y a 18 mois ? Comment faire confiance à ce législateur aveugle qui se laisse manoeuvrer par des intérêts privés ? Comment peut-on confier l'avenir du pays à des élus godillots qui non seulement sont incapable d'élaborer un projet d'avenir, mais sont même incapables de réaliser que celui qui leur est apporté tout ficelé et prêt à voter par les lobbyiste, va dans le mur et n'aura plus de sens dans 2 ans ? Peut-on encore croire que le groupe UMP à l'Assemblée Nationale est capable de défendre l'intérêt général quand on se souvient comment ils ont magouillé pour éviter d'inscrire l'exception pédagogique dans la loi ?

Gouverner c'est prévoir. Voter une loi qui va contre l'évolution de la société c'est un crime, et quand cette évolution ne prend que 18 mois : c'est pire qu'un crime c'est une faute. Il y a certainement d'autres sujets qui démontrent l'incompétence de nos politiques (l'actualité est assez riche de ce point de vue) mais ce sujet est sans doute celui que je connais le mieux. Tous les éléments étaient sur la table pour prendre une sage décision, nos politiques en ont été incapable. Une poignée a fait son travail courageusement, mais la vaste majorité n'a rien fait ou a travaillé activement contre l'intérêt général. 18 mois après cela devrait être clair pour tout le monde : même Universal qui a déposé l'infâme amendement veut maintenant distribuer ses albums sans DRM ! Car comme toujours les lobbyistes sont les premiers à sauter du navire, mais ils laissent derriere eux un bourbier législatif aberrant sans commune mesure avec les besoins de la société du XXI siècle.

L'industrie du disque pleure mais elle a elle-même généré sa perte. Sa déconnexion complète des tendances de fond de la société moderne fait peine à voir, mais sa disparition ne chagrinera personne car la relève est prête. De nouveaux acteurs entrent en jeu, les nouvelles technologies permettent de s'affranchir des intermédiaires, et les nouveaux moyens de création rendent le consommateur acteur, voire artiste.

Mais le pouvoir de nuisance de l'industrie du disque reste réel car toujours avides de revenus qui ne leur demande aucun travail, ils ont apparemment réussi à imposer d'élargir la taxe sur les média vierges pour qu'elle s'applique aussi aux disques durs externes et autres clés USB. Pourquoi pas une taxe sur les hauts-parleurs qui permettent d'entendre la musique, ou mieux sur l'électricité qui permet d'alimenter tous nos appareils ? Et sur l'air qui permet de transporter les ondes sonores ? Cet élargissement d'assiète est scandaleux, car la vaste majorité du contenu stocké sur ces médias est maintenant du contenu libre de droits ou du contenu qui n'a rien à voir avec des oeuvres musicales (des photos, des jeux videos, des samples...). A titre d'exemple dans iTunes les morceaux de musique (tous légaux) représentent moins de 20G, contre plus de 50G de podcasts. Donc si j'achète un disque dur externe pour faire un backup, je vais payer une taxe proportionnelle à la taille du disque alors que moins d'un tiers ne contiendra pas de musique, et que ce tiers de musique aura été légalement acheté !!!

Donc l'industrie du disque pleure, mais elle a tort : elle est encore traitée bien trop avantageusement ! Il s'est passé beaucoup de choses en 18 mois, et la tendance va plutôt s'accélérant. Je n'ai plus aucun doute que cette industrie qui ne sait plus vivre qu'en parasite de la société va bientôt disparaître. Reste à trouver la génération politique qui pourra faire le ménage, et supprimer ces privilèges et prébendes qui n'ont plus lieux d'être... et pour l'instant c'est pas gagné !

Tags {

}